L’Atelier des arts, en partenariat avec L’Art en chemin, présente :
L’autruche et l’ascidie
de et avec Baptiste Roussillon.
accompagné de Thierry Lecacheux
Samedi 20 septembre à 20h00
Dimanche 21 septembre à 16h00
La Grange
2, rue Oger-le-Danois
60800 TRUMILLY
Durée : 1h00
entrée : 15,00 €
Billetterie :
pour le samedi 20 septembre, c’est Ici
pour le dimanche 21 septembre, c’est Là
Décidément, les oiseaux sont très présents à la Grange en cette année 2025, prétextes à des contes fantaisistes, comme cette fable musicale qui s’adresse à tous les publics.
Métaphores, poésie et humour sont les outils pour évoquer la perte de biodiversité et le pillage des richesses naturelles par les humains.
Le texte a toujours été le socle de ma pratique d’acteur, même si ma cinéphilie nourrit toujours les personnages que j’interprète. Tout au long de ces années, j’ai eu la chance de naviguer entre théâtre public et théâtre privé et de collaborer sur le long terme avec des metteurs en scènes. J’ai rencontré des publics qui voulaient s’instruire, d’autres qui voulaient écouter de beaux textes et d’autres encore qui voulaient simplement se distraire. J’aime autant le rire que le drame.
L’écriture s’invite sur une grande partie de mon parcours, de manière discrète jusqu’à l’Autruche et l’Ascidie.
Ces dernières années, on a pu me voir dans :- L’Aiglon de Rostand, mise en scène de Maryse Estier production du théâtre Montansier de Versailles et Théâtre à Pau et Richard III de Shakespeare, mis en scène par Patrick Alluin au Pari à Tarbes.
– L’habilleur de Ronald Hartwood mis en scène par Vincent Goethals (Théâtre Berthelot, Montreuil puis Festival de Sarlat 21).
Skorpios au loin d’Isabelle Le Nouvel m.e.s Jean-Louis Benoît au théâtre des Bouffes parisien.
– François Flohic dans De Gaulle, l’éclat et le secret par François Velle (France 3) ; Daniel Boulanger dans New Wave de Richard Linklater (2025)
Thierry LE CACHEUX, percussionniste et compositeur
Diplômé de formation supérieure au Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris en percussions et en musique de chambre. Passionné par la musique de naguère et d’aujourd’hui, il enregistre en 2021 « Des canyons aux Étoiles » d’Olivier Messiaen avec l’Orchestre de Chambre de Nouvelle Aquitaine et participe en 2022 à la création de « Fin de Partie » de Gyorgy Kurtag à l’opéra Garnier à Paris.
Il joue régulièrement au sein de grandes formations symphoniques telles que l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, l’Opéra de Rouen, l’orchestre Les Siècles. Ayant un goût prononcé pour l’opéra bouffe et la comédie musicale, il a participé à de nombreuses productions. Récemment, « Gosse de riche » de Maurice Yvain au théâtre impérial de Compiègne et à l’Athénée-Louis Jouvet.
Il compose et arrange pour La « Compagnie Nabalitaine », les Nouveaux Virtuoses, et le « quatuor improbable » (clarinette, harpe, vibraphone et contrebasse) qui développe actuellement un projet avec Elysée Moon. Depuis 10 ans, il enseigne la percussion classique : il compose et arrange souvent pour les projets des établissements.
L’autruche et l’ascidie
Dans la savane, quelque part à l’ouest du continent africain, un braconnier dressé sur la plateforme de son pickup, poursuit une autruche. L’accident survient.
Dans l’océan, à quelques encablures du rivage, une jeune ascidie se débat avec le filet fantôme qui la poursuit.
L’autruche, blessée, errera jusqu’à l’océan. Le braconnier est laissé pour mort. L’ascidie se métamorphose. La tempête est proche qui verra bientôt se rejoindre les deux animaux.
L’Autruche et l’Ascidie est une fable musicale qui s’adresse à tous les publics. Métaphores, poésie et humour sont les outils pour évoquer la perte de biodiversité et le pillage des richesses naturelles par les humains.
Sur scène un acteur, un musicien, un marimba (instrument de bois et de métal de presque 3 mètres), un fauteuil-pick up, des bouteilles et du sable.
Depuis plus de 50 ans des scientifiques, des organisations internationales, de grands intellectuels s’alarment de la déforestation, de la fonte des glaciers, de l’acidification des océans, de la prolifération des résidus plastiques dans le vivant et du réchauffement climatique.
Je suis également très sensible à la menace climatique et à la perte progressive de la biodiversité. J’ai de plus en plus de mal à en faire abstraction. Comme Pablo Servigne, qui a quitté la recherche pour devenir écrivain et conférencier, je pense qu’à l’expertise scientifique essentielle, nous avons besoin de joindre l’émotion pour prendre conscience des dangers qui nous menacent. Et c’est là que les arts ont leur rôle à jouer.
Mon projet s’est construit avec la musique en tête. Une musique sur scène qui nourrira et fera résonner le texte, et l’orage qui menace. Le marimba, de nature à évoquer, par l’amplitude de son registre, l’Afrique, le désert, l’océan, mais aussi les mouvements intimes du cœur. Baptiste Roussillon
Il ya :
un musicien
un conteur
une autruche
une ascidie
un baobab
un chasseur
un chauffeur qui conduit un pick-up
Le conteur, l’autruche, l’ascidie, le chasseur et son chauffeur sont joués par le même comédien qui n’utilise aucun masque de cuir ou de papier mâché, mais use de toutes sortes de stratagèmes, corps et voix, pour les interpréter.
Le musicien, derrière son Marimba, reste impassible. Quoique…
La voix du Baobab vient d’un autre monde. (Elle impressionne les enfants)
© Baptiste Roussillon 2025
Il était une fois
Peut-être est-ce maintenant
Sous un soleil sans partage
Dans le grand sud du monde
De l’autre côté de la mer Méditerranée
Oui là Sur le continent africain
Ce continent d’avenir Dit-on
Depuis toujours d’avenir Dit-on
Avec toute la jeunesse de ces pays émergents
Ou en voie d’émergence
De cette jeunesse submergée d’avenir Dit-on
Il était une fois une autruche qui court
Elle ne porte pas casaque comme cela se pratique ailleurs sur des pistes balisées
Elle ne tourne pas en rond dans un enclos en attendant l’abattage
Non Elle Fait rarissime
Est sauvage Libre
Tout autour la savane offre un paysage de broussailles et d’arbustes
Chétifs en apparence mais tout à fait robustes
Un arbre à l’horizon s’esquisse
Survivant millénaire d’une forêt calcinée
Un baobab
On reconnaît toujours un baobab
Même de loin
Arbre bouteille Arbre à palabres
Au-delà l’océan
De lui nous parlerons plus tard
Donc l’autruche court
Elle a peur
Ses yeux exorbités
Trahissent son anxiété
Ce qu’elle craint est invisible Un nuage de poussière qui bourgeonne au loin derrière elle
Pourtant l’autruche est expérimentée Elle sait se faire respecter du guépard et du lion
Elle est rompue aux longues sécheresses où faune et flore s‘accordent pour économiser l’eau si rare
Cependant l’autruche redoute la rumeur
Qui de forêts en brousses
De savanes en déserts
Colporte la cruauté du chasseur d’ivoire du découpeur de peaux
De cet autre qui abandonne aux mouches aux charognards
Dans le sable et le sang les restes de ses trophées
Ce que cache le nuage de poussière est une chose de métal
Vrombissante
Un pick-up jaunâtre maculé d’une matière sale
Une boue infecte
Mélange de terre de poils et d’insectes
Il roule à vive allure Vient de flairer sa proie
Là où l’autruche enjambe sans efforts
Le pick-up écrase hache anéantit
Donc l’autruche court
Elle fuit
Elle pourrait fuir à tire-d’aile Mais elle n’en a pas ou si peu
Les a échangées il y a fort longtemps contre des jambes puissantes
L’évolution de l’espèce
Oui ça ne s’est pas fait en un jour cette histoire
Elle n’a pas perdu au change
Elle a le goût de la vitesse
Court comme une dératée
Une course singulière jamais rectiligne
L’art consommé du zigzag
Hélas que peut notre championne contre quatre roues motrices
L’appétit du pick-up est sans limites
Et l’autruche est grande
L’autruche est forte
L’autruche est noire et blanche
L’autruche est un mâle
Le découpeur de peaux l’a choisie pour cela
Elle va mourir