An Irish Story
Théâtre, par la Cie Innisfree
Texte de Kelly Rivière Avec Kelly Rivière
Collaboration artistique : Jalie Barcilon, David Jungman, Suzanne Marrot, Sarah Siré
Collaboration artistique à la lumière : Anne Vaglio
Scénographie : Grégoire Faucheux et Anne Vaglio
Costume : Elisabeth Cerqueira
Photos : © Benjamin Chauvet et Daid Jungman
Production : Cie Innisfree
Avec le soutien de Festival IF ; Maison Maria Casarès ; Château de Monthelon ; Studio Thor, Bruxelles ; Samovar ; Théâtre de la Girandole ; SPEDIDAM ; Fonds de soutien AFC, Groupe Leader Intérim et la Fondation E.C.Art-Pomaret
Samedi 25 juin 2022 à 20h00
Dimanche 26 juin 2022 à 16h00
La Grange
2, rue Oger-le-Danois
60800 TRUMILLY
Durée : 1h25
entrée : 15,00 € , associatif : 12,00 € et parrainage : 15,00 € (et une place gratuite dans la saison)
Réservation indispensable
– pour le 25 juin, c’est Ici
– pour le 26 juin, c’est Là
ou par téléphone 06 74 49 38 80
Peter O’Farrel, né en Irlande, disparaît à Londres dans les années 70. Laissant seuls femme et enfants, qu’est-il devenu ? Sa petite-fille Kelly Rivière, comédienne à la recherche de ses origines, nous entraîne dans une (en)quête truffée de personnages hauts en couleur.
Avec son décor de fortune rappelant les murs de photos des enquêteurs zélés, Kelly Rivière entame un dialogue drôle et touchant avec toute une palette de personnages. Comme traversée par la grâce, l’actrice franco-irlandaise est hantée par la voix de ses ex- petits amis et des femmes de sa famille aux accents anglo-irlandais plus ou moins marqués.
À la recherche de son grand-père disparu, Peter O’Farrell, alcoolique notoire probablement mort noyé dans une pinte de Guinness, Kelly remonte le cours du temps et traverse les frontières en 1h25 top chrono. Elle part sur la trace de Peter et tisse, chemin faisant, un arbre généalogique constellé de femmes à l’es- prit libre et à la peau dure. Une histoire irlandaise parfaitement menée, aussi euphorisante qu’une stout.
Après une formation en danses classique et contemporaine au Conservatoire National de région de Lyon, Kelly Rivière, de
nationalité franco-irlandaise, suit des études de traduction à l’université de Genève. Puis elle se tourne vers le théâtre et se forme à l’École Florent.
Elle travaille ensuite avec les metteurs en scène Sarah Siré, Jalie Barcilon, le collectif Archipel 118, Wissam Arbache, Jean Pierre Garnier, Xavier Maurel, Guy Freixe, Karin Serres, Patrice Douchet, Claire Rengade, Philippe Calvario, Arnaud Cathrine, et à Londres avec le performer Mark Storor et la metteuse en scène Caitlin MecLeod.
Membre de la Maison Antoine Vitez depuis 2005, coordinatrice du comité anglais de 2010 à 2012, elle traduit des pièces de l’anglais vers le français, seule ou en collaboration. Elle a notamment traduit les œuvres de Gary Owen, Laura Wade, Debbie Tucker Green et Mike Bartlett (toutes publiées chez Actes-Sud Papiers). Elle est également intervenante pédagogique en théâtre et traduction auprès de diverses structures (écoles de théâtre, universités). En 2016, elle passe à l’écriture avec An Irish Story / Une histoire irlandaise, spectacle bilingue sur la quête de ses origines.Kelly Rivière est lauréate du Prix SACD 2020 Nouveau Talent Humour / One man show
An Irish Story est le récit d’une enquête pour tenter de retrouver Peter O’Farrel. Quand le spectacle commence, l’héroïne a 16 ans et invente mille vies héroïques à ce grand-père disparu, dans le seul but de séduire les garçons de son âge. Puis le temps passe et son obsession la quitte. Elle découvre le théâtre, son imaginaire se remplit des pièces qu’elle découvre. Elle fait son métier d’actrice. Et de traductrice. Elle traduit les mots d’une langue à l’autre, de l’anglais vers le français. Et puis vient la maternité et le choc de découvrir des taches de rousseur sur le visage de son fils et une mèche rousse dans ses cheveux. Personne n’est roux dans la famille… C’est le point de départ de la quête de Kelly Ruisseau qui devient obsessionnelle : il faut qu’elle sache où se cache Peter. Dès lors, plus rien ne l’arrête : elle commence par interroger sa mère, sans grand succès, elle fait appel à un détective privé, puis elle décide d’affronter sa grand-mère lors d’un voyage à Londres. Ce sont toutes ces péripéties pour tenter de retrouver l’absent que Kelly livre dans Une histoire irlandaise, en incarnant tour à tour les personnages qu’elle évoque : sa mère, son père, son frère, sa grand-mère, ses amants, ses grandes tantes, des policiers anglais, un chanteur dans un pub… Au total plus de 25 personnages.
Une histoire… d’exil et de pauvreté
L’Irlande a connu une forte émigration. Depuis la grande famine de 1845 jusque dans les années 1960, la population n’a cessé de décroître. En effet, de nombreux Irlandais quittaient l’Irlande pour venir s’installer aux Etats-Unis, en Angleterre, en Australie, des pays lointains, parce qu’il n’y avait pas de travail en Irlande. Cette histoire parle aussi d’un exil forcé et définitif, celui de Peter, qui poussé par le manque de travail en Irlande part vivre en Angleterre. Il ne reviendra plus jamais dans son pays natal. Être Irlandais du Sud dans les années 1950 en Angleterre n’était pas chose facile. Les Irlandais n’étaient pas les bienvenus. Ils étaient accueillis par des pancartes « No Irish no blacks no dogs». Catholiques dans un pays protestant et capitaliste, ils avaient la réputation de faire beaucoup d’enfants, de boire, de vouloir l’indépendance de l’Irlande… Et ils étaient pauvres. Longtemps écrasée par le catholicisme, l’Irlande souffrait d’une grande pauvreté. C’est le parcours de cet exil, marqué par la pauvreté que je raconte.
Une histoire… multilingue
J’ai toujours grandi dans une double culture, au milieu d’accents, de fautes de français, d’une langue détournée, distordue.
Lorsque Peter arrive à Londres, certes il parle la même langue que tous ceux qui l’entourent : l’anglais. Mais son roulement de « r » le trahit. Il est Irlandais. En passant d’une langue à l’autre, du français à l’anglais, en incarnant des personnages ayant différents accents, c’est aussi un voyage à travers les langues que je propose. Ce que la langue dit de nous, ce qu’un accent révèle de nos origines. La langue comme marqueur social.
Jalie Barcilon reçoit le Prix Beaumarchais 2005 et la bourse de création du Centre National du Livre en 2008. Elle obtient un DESS mise en scène à Nanterre en 2006, puis intègre la Poursuite, compagnie conventionnée en Région Haute Normandie. Elle est auteure associée et y défend un théâtre en prise avec l’actualité, mené à partir du plateau. En 2011, elle crée la Cie Lisa Klax. Là, elle écrit et met en scène : Just like a Woman (2012) et Road-Movie Alzheimer (2013). Actuellement, elle travaille sur sa prochaine création, Anamour (2017-18).
Pour ces projets, la compagnie a obtenu de nombreux soutiens, dont la région et la DRAC Haute-Normandie, le
Conseil Général de la Seine-Maritime, la Ville de Rouen, la Préfecture de Rouen – Droits des femmes, l’ODIA et la Scène nationale Évreux-Louviers. Ses pièces sont publiées chez Lansman, l’Avant-Scène et les Editions Christophe Chomant et l’une d’entre elles a été créée en 2013 dans le cadre du festival « Gare aux amateurs » au Théâtre du Rond-Point. Jalie Barcilon co-fonde le Festival Moulins à Paroles, où elle défend la jeune écriture européenne dans l’Eure.
David Jungman est un réalisateur français, scénariste et monteur. Après des études de cinéma à l’université Paris VIII, il co-fonde en 2000 la société de production E2P/entre2prises, avec laquelle il collabore très régulièrement. Après avoir travaillé en tant que monteur sur de nombreux films documentaires de création ainsi que des films courts de fiction, il passe à l’écriture et la réalisation de web-séries et d’un moyen-métrage de fiction, actuellement en cours de production. Depuis une quinzaine d’années, il anime des ateliers vidéo avec des adolescents des quartiers populaires, ce qui a abouti récemment à la réalisation d’une web série, C’est chaud!
Il a encadré en 2017 un cours de réalisation à l’école d’ingénieurs Telecom Paris Tech et le film a obtenu le prix de cartographie des controverses à l’école Science Po Paris.
Il intervient en tant que dramaturge sur An Irish Story de Kelly Rivière.
Diplômée du DESS de mise en scène et dramaturgie de Paris 10ème en 2006, elle a créé plusieurs spectacles seule ou en collaboration : Les trois soeurs ou adaptation de la perte, Des couteaux dans les poules de David Harrower, Art’Catastrophe de Jalie Barcilon, et Pylade de Pasolini avec Lazare Gousseau. Elle a assisté Michel Vinaver et Gilone Brun sur Iphigénie Hôtel et L’Ordinaire à La Comédie Française en 2009. À son arrivée en Belgique elle réalise une dramaturgie plastique à La Bellone Maison du spectacle (installation performative) intitulée Terrain du sol aux territoires d’après la pièce Translations de Brian Friel avec Renaud Tefnin et Olivia Barisano et Héroïnes avec l’artiste Frédérique de Mont-blanc, Nuit Blanche Brussels. Elle a mis en scène une pièce inédite de Tennessee Williams, La pièce à deux personnages au Théâtre Océan Nord en 2013. Après avoir enseigné au Cours Florent Paris pendant 5 ans, elle enseigne maintenant au Cours Florent à Bruxelles. Sa dernière mise en scène, Villa de Guillermo Calderon, est une pièce politique qui invite trois femmes à décider de l’avenir de la Villa Grimaldi, lieu de torture sous la dictature de Pinochet. Elle tourne actuellement en France et en Belgique. Elle aime aussi participer à des projets associatifs comme la Zinneke Parade de Bruxelles. Elle vient, par ailleurs, de commencer un master en politique économique et sociale.
Suzanne Marrot, est comédienne, metteuse en scène, pédagogue et coach d’acteurs, formée au Conservatoire National de Région et à l’Université d’Arts du Spectacle de Bordeaux avant d’obtenir une licence à Paris III et d’intégrer le cours Florent. En tant que comédienne, elle joue sous la direction de Guy Lenoir, Adrien Béal, Sarah Siré, le collectif ADN 118, Euryale Collet-Barquero, Zmorda Chkimi, Gregory Barco et Betrand Degrémont. Elle joue des textes de Christian Rullier,
Brian Friel, Tennessee Williams, Michel Azama, Maurice Yendt, Heiner Muller, Strindberg, V. Hugo, R. Schimmelpfennig, Tchekhov, Claudel… Avec la Compagnie Qui… qu’elle co- fonde avec Sarah Siré et Raphaël Bascoul Gauthier, elle met en jeu Des Couteaux dans les Poules de David Harrower (ADAMI), et Une Ombre Familière, sur la vie et l’œuvre de Sylvia Plath. À la demande de la ligue de l’enseignement, elle met en scène Les Héroïques du Frigomonde (mairie et rectorat de Paris) de Karin Serres. Avec Antoine et Cléopâtre : tragédie pour un bouffon d’après la pièce de Shakespeare, elle poursuit son travail sur les dramaturgies plurielles. Elle a monté à l’université nationale de Beijing, une création à partir du début de l’A. de Pascal Rambert. Elle coach des acteurs pour le cinéma, notamment pour Mustang – où elle est aussi actrice – et Kings de la réalisatrice Deniz Gamze Erguven. Elle enseigne au cours Florent depuis 2004.
Scénographie
Après des études d’architecture à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-La-Villette, Grégoire Faucheux se forme à la scénographie à l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre à Lyon. Il collabore régulièrement avec la metteur en scène Anne- Margrit Leclerc (Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, La bonne âme du Se-Tchouan de Berthold Brecht, Philoctète, une blessure de P i e r r e-Yves Chapalain avec Eric Petitjean, Dolto Dalida Duras, Les serpents de Marie NDiaye), le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing (Feu glace, Kaiju, School of moon, danse contemporaine et nouvelles technologies), et l’interprète Laurent Fraunié (Mooooooooonstres, A2pas2laporte, spectacles jeune public). Il travaille également avec, entre autres metteurs en scène et auteurs, Jalie Barcilon (Road-movie Alzheimer, Tigrane), Grégoire Cuvier (Ossyane, Ceux qui boitent, Vestiges fureur), Nicolas Ducron (Cami, Un président aurait pu dire tout ça), Olivier Coulon Jablonka (Paris nous appartient, From the ground to the cloud), Jonathan Pontier et Samuel Gallet (Dans ma chambre), Oliver Letellier (Me taire de Sylvain Levey), Yann Dacosta (Qui suis-je de Thomas Gornet). Son essai intitulé Miroirs et reflets : le spectateur réfléchi est édité aux Editions universitaires européennes.
Collaboration artistique à la scénographie
Anne Vaglio est née à Nice en 1976. Eclairagiste, formée à l’école du Théâtre National de Strasbourg (1999-2002), et à l’Université (master 1 en Etudes théâtrales), elle crée les lumières des spectacles de Gérard Watkins (Scènes de Violences Conjugales), Christophe Perton (Au but), Daniel Janneteau (Les Aveugles, Faits), Marie-Christine
Soma (Les Vagues),Olivier Coulon-Jablonka (Chez les nôtres, Pierre ou les ambiguïtés, Paris nous appartient, From the Ground to the Cloud), Marion Muzac (Ladies First, Let’s folk), Arthur Nauziciel (Faim), Alexandra Lacroix ( La Chatte métamorphosée en femme, Et le Coq, d’autres le giflèrent …), Anna Nauziere (La Petite), Gislaine Drahy (III), Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre (Métropolis, Agamemnon), Sarah Siré (Two Characters), Philippe Eustachon et la Compagnie Anomalie (Le Grand Nain, Mister Monster, Les Larmes de Bristelscone), du collectif DRAO.
Par ailleurs sa collaboration avec le scénographe Alexis Bertrand l’amène à créer les lumières pour des expositions : Chili l’envers du décor, à l’espace Louis Vuitton, Nice to be dead, puis 2001-2011 Soudain Déjà à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.